Sous une pluie battante, dans un décor transformé en torrents d'orages, la cavalière française d’endurance Mélody Théolissat a relevé un défi à la hauteur des championnats du monde. Grâce à une préparation méticuleuse et à la complicité qu’elle partage avec son cheval Yalla de Jalima, ils ont su surmonter les épreuves de cette première étape exigeante à Monpazier.
Entre ténacité et confiance, elle nous livre une part de son histoire, marquée par des moments difficiles et des liens forts, notamment avec sa coéquipière Virginie Atger.
Photos et interview, Layne.
L. Ce début de course avec l’orage, la boue tout au long du parcours a dû être un défi pour vous et votre cheval. Pouvez vous nous parler de votre relation avec lui et comment vous l’avez surmonté ?
M. On savait que cette première étape allait être compliqué, mais on avait bien préparé cette étape là avec nos coéquipiers. On était allé la reconnaitre à vélo à 5h30 du matin mercredi… ! Moi qui déteste me lever tôt... pour aller faire du vélo...! Mais on avait reconnu donc on savait où on allait relativement bien. Après c’est vrai qu’il pleuvait beaucoup, il y avait de l’orage mais par rapport à Florac l’année où c’était annulé... c’était du pipi de chat. Parce que j’y étais et ça m’a beaucoup rappelé ce moment-là, que j’ai vécu beaucoup plus sereinement que Florac, déjà parce que c’était une période de ma vie plus compliquée, et là j’étais prête, j’étais sereine et c’est les championnats du monde donc ce n’est pas grave, on oublie en quelques sorte où on est, on se met dans une bulle.
Yalla était assez confiant malgré les conditions donc je lui ai fait confiance, j’étais pas mal devant au moment où il pleuvait, ça s’est relativement bien déroulé par rapport aux conditions qu’on avait.
L. On imagine que le matériel a été mis à rude épreuve aussi !
M. Ah oui là ! On était trempé... ! De la tête aux pieds rien était sec... Rien !
L. Pourquoi as-tu choisi une selle Gaston Mercier modèle Florac ?
M. C’est ma sœur qui aimait bien cette selle, elle arrivait à seller des chevaux que je n’arrivais pas à seller avec d’autres et c’était une bonne complémentarité.
Manuel Mercier. En effet elle a été championne de France il y a 4 ans avec une Florac aussi à Monpazier.
M. Exactement, c’est ça, bon du coup à chaque fois je lui empruntais pour mes chevaux un peu plus difficiles à seller, comme Yalla. Depuis toujours elle lui va mieux alors j’ai fini par arrêter de lui emprunter la sienne et de lui en acheter une.
L. J’ai sentie beaucoup d’émotions avec votre coéquipière Virginie Atger, pouvez-vous parler de comment vous avez ressenti les choses de l’intérieur, à qui vous pensez, quand vous savez que vous êtes classés ?
M. Avec Virginie on a entrainé les chevaux depuis le début de la saison, on a fait beaucoup d’entrainements en commun, donc nos chevaux se connaissent bien, on se connait très bien, malheureusement sa maman est décédée il y a quelques mois. C’était une personne que j’aimais beaucoup, c’était un peu mon mentor, elle m’avait appris énormément de choses. Il n’y a pas une seule fois où je monte à cheval où je ne pense pas à elle. Donc oui ça nous remplis encore plus d’émotions.
Et puis même, j’ai traversé des périodes difficiles dans ma vie, je me suis débrouillée toute seule, et je me suis installée chez moi seule là où je suis, et j’ai réussie à surmonter tout ça et en arriver là, et pour moi ça c’est… incroyable.
Avec une médaille de bronze, Mélody et Yalla ramènent une médaille individuelle dans le camp français. Ce n'était pas arrivé depuis les Jeux équestres Mondiaux d'Aix-la-Chapelle en 2006, où Virginie Atger remporta l'argent avec Kangoo d'Aurabelle. La France était aussi médaillée d'or par équipe cette année-là.
Nous remercions sincèrement Mélody Théolissat pour le temps qu’elle nous a accordé et pour sa confiance. Son récit nous rappelle que la réussite dans les sports équestres ne repose pas seulement sur la force et la technique, mais aussi sur la confiance profonde entre le cavalier et son cheval, ainsi que sur le soutien indéfectible d’une équipe. Sa passion et sa persévérance sont une véritable source d’inspiration, pour ceux qui partagent cet amour du sport et du cheval.
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