De vallées en sommets … Une quête initiatique en Gaston Mercier

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« Les vallées, c’est les moments calmes de la vie mais parfois tu dois aller te confronter à des sommets pour te retrouver dans l’adversité et voir naître ces fameux liens si précieux. »

Chez Gaston Mercier, on aime concevoir et fabriquer des selles qui écriront plus tard des belles histoires de vie entre un cheval et son cavalier. Quand Cyril nous a proposé son histoire, nous avons tout de suite eu envie de l’écrire avec lui et de vous la raconter.

Bonjour Cyril, pouvez-vous nous parler de vous ?

Je m’appelle Cyril et j’ai 26 ans. J’ai grandi à la campagne au village du Montcel non loin d’Aix-les-Bains en Savoie où je réside actuellement.

Mon père avait une ferme pédagogique, je me trouvais tout le temps entouré d’animaux, de nouveaux copains avec les classes scolaires qui défilaient au fil des mois, c’était vraiment le pied. Sans oublier toute la sensibilisation sur la faune et la flore qu’induisait le fait de vivre dans une ferme pédagogique. Nous avions beaucoup d’animaux mais les chevaux ont toujours été le noyau dur de l’activité, mon père étant plus passionné par la traction animale.

J’ai fait mes débuts sur des Shetlands : Pins et Frisquette, deux filous inséparables qui se sont retrouvés dans un autre monde il y a quelques années de ça désormais. Pour la traction, mon père avait choisi des Fjords et je dois avouer ne pas me souvenir de leur arrivée, pour moi ils ont toujours été là. Kamaee en faisait partie, c’est avec elle que j’ai eu le plus d’atomes crochus et depuis nous partageons quelques moments ensemble, le temps d’une rando perdue au milieu de la nature.

Vous nous présentez votre jument Kamaee ?

Ah pardon, j’en ai trop dit dans la question précédente ! Mais ne vous inquiétez pas, il y a encore à dire à son sujet. Kamaee est un Fjord, les propriétaires de Fjord comprendrons pourquoi je me répète.

C’est un animal avec un caractère bien trempé et lorsqu’elle a une idée en tête il est souvent difficile de lui faire lâcher. Pour dire, en balade, ça lui arrive de vouloir choisir son itinéraire et je me retrouve à devoir faire des concessions sur la direction à prendre pour que l’on puisse tous les deux passer une bonne rando. Là en ce moment je suis en plein préparatifs pour le départ et on sort un peu moins souvent : eh bien elle sait me le faire comprendre ! Elle a ce que l’on pourrait appeler un sale caractère mais ce sont des chevaux qui ont besoin de travailler et d’être proche de l’homme sinon il est difficile d’en tirer les avantages escomptés.

Quelle est la genèse de cette randonnée ?

Il y a quelques mois j’ai perdu la cousine de Kamaee, Kali, une superbe jument lorsqu’il s’agissait d’aller tirer quelques troncs en forêt. J’avais quelques projets avec elle comme vendre du pain en calèche. Le jour de son décès, j’ai pris conscience que Kamaee se faisait vieille et l’envie de pousser notre relation au-delà des habitudes s’est faite sentir. S’il y a des liens plus forts à tisser entre nous, j’ai compris que c’était maintenant et pas demain.

Pourquoi « De vallées en sommets » ?

« De vallées en sommets » car en Savoie c’est ce que l’on a autour de nous, c’est notre environnement. Les vallées, c’est les moments calmes de la vie mais parfois tu dois aller te confronter à des sommets pour te retrouver dans l’adversité et voir naître ces fameux liens si précieux.

Quand partez-vous ?

Le départ est prévu, le 22 juin au matin. Comme vous l’auriez compris je ne pars pas avec un pur-sang arabe pour viser les qualifications étoilées d’endurance. Le but c’est avant tout de finir la boucle ! Kamaee a 19 ans, je suis vraiment curieux de voir comment elle va gérer ce voyage. Nous avons fixé la date du 22 juillet pour le retour. Je suis de nature à apprécier les défis et si Kam avance bien on ne traînera pas.

Quel sera votre itinéraire ?

Nous partons du Montcel pour rejoindre Le Revard au-dessus du lac du Bourget. Ensuite nous passerons par la vallée de la Maurienne jusqu’à Termignon. Puis nous traverserons le parc national de la Vanoise pour rejoindre Val d’Isère et continuer en direction du col du Petit Saint Bernard pour passer dans le Val d’Aoste.

De là j’aimerais rejoindre Courmayeur, et revenir par le massif du Mont Blanc par la GR Tour du Mont Blanc. Nous devions passer par la Suisse mais les législations assommantes nous ont amené à préférer rester entre Français et Italiens.

Le retour a été volontairement moins travaillé pour laisser un peu plus de place à l’imprévu, aux choix de dernière minute. On peut le voir comme un luxe lorsque l’on part seul car avec des clients, nous ne pouvons pas nous permettre ce genre de petite folie. Mon seul souhait pour le retour est de m’arrêter voir les villages de mes ancêtres, là où ils ont vécu, dans les montagnes. Passer voir mon grand-père, ma famille à Albertville et passer une nuit chez mon cousin, ce qui marquera une première grande satisfaction avant les deux ou trois derniers jours me restant pour rejoindre la ferme au Montcel.

Avec quel équipement partez-vous ?

J’ai essayé d’alléger au maximum mon équipement quitte à investir un peu dans de l’ultra light. Je pars avec une tente de 960g, un tapis de sol ultra light gonflable, un oreiller sur les conseils avisés de Yann Jeannin. Je n’ai pas encore décidé si je prenais un duvet car bien encombrant et une bonne couverture de survie type Bivy peut largement suffire en dessous de 1500m. La difficulté reste les sommets proches des 3000m. J’ai déjà dormi dans un sac poubelle à 2500m, mais je pense tout de même aller faire un test avant le départ, c’est plus prudent.

Ensuite il y a les indispensables comme les fers de rechange, clous, tricoise, pharmacie… Tout cela pèse lourd mais je considère que l’on ne peut pas faire l’impasse comme téléphone, boussole, panneaux solaires, montre GPS. Enfin pour l’alimentation, je verrais en fonction de la place si j’ai le luxe de prendre un réchaud. Nous avons ici les grandes lignes. Ma liste détaillée comprend plus de 70 articles différents.

Pourquoi avoir opté pour une selle Gaston Mercier ?

J’aime bidouiller mon équipement en temps normal mais sur une longue distance comme cela je ne voulais prendre aucun risque de blessure due à des frottements inappropriés. Pour avoir déjà monté avec une selle Gaston Mercier il était clair que c’était ce qui se faisait de mieux. Je parle de frottements et de risque de blessure pour la jument mais il y a aussi mes petites fesses qui aiment le confort et il est important de n’avoir aucune gêne.

Selle Margeride avec siège matelassé

Quel a été votre choix de bagagerie ?

Pour la bagagerie il fallait tout de même du rangement. Les sacoches étaient obligatoires pour le linge, la trousse de maréchalerie, la pharmacie, les cartes.

Les fontes c’est aussi très pratique pour attraper ou ranger le matériel que l’on est amené à sortir plusieurs fois sur la rando comme de l’eau, un peu de nourriture, le K-way car en montagne on a vite fait de se faire surprendre par la pluie. Ça évite des torsions supplémentaires au niveau du dos pour accéder aux sacoches.

Pour le Charvin je n’ai pas pris la taille la plus grande. Cela me paraissait démesuré par rapport à Kamaee qui n’est vraiment pas très grande. Mais il suffit pour tente, tapis de sol, tarpe, oreiller, marteau, seau pliable et j’ai même encore de la place ! Le Charvin, c’est vraiment mon petit coup de cœur de la sellerie. Le design est épuré, l’utilisation simple et efficace et les sangles permettent de rajouter du matériel comme mon duvet par exemple. Ensuite deux boutons pression et un zip dans la longueur pour accéder au contenu sont d’une grande facilité et rapidité pour accéder aux affaires, ce que l’on apprécie d’autant plus après une dure journée de rando.

Et le tapis ?

Pour le tapis nous avons décidé de prendre un mémoire de forme sans poche, toujours dans l’idée de ne pas surcharger la jument déjà petite et des rangements supplémentaires n’apparaissaient pas comme nécessaires.

Quelles sont vos premières impressions sur la selle Gaston Mercier ?

La selle avec laquelle je pars est différente en bien des points de celles que j’ai pu utiliser auparavant. Tout d’abord le modèle. Je passe d’une Compiègne à une Margeride. J’aime vraiment ces taquets bien caractéristiques de chez Gaston Mercier qui vous tiennent les jambes en arrière et vous place de ce fait là où l’on se doit d’être sur le cheval. Ça fait déjà une chose en moins à penser !

La Margeride avec laquelle je pars possède un nouveau design au niveau du siège formant des petits boudins. Ça lui donne plus de caractère mais au niveau de l’assise j’avoue préférer une matière lisse. A voir sur la distance, je pense pouvoir être agréablement surpris : plus de respirabilité, moins d’engourdissement grâce aux formes donnant un peu plus de dynamisme.

L’équipe Gaston Mercier se surpasse pour apporter le meilleur et à cheval, ça donne envie d’en faire autant

Le rembourrage au contact du cheval est aussi d’une nouvelle matière très agréable au touché. On sent que cela apporte plus de légèreté. Dans tous les cas on ressent tout le travail en amont autant d’un point de vue esthétique que technique. L’équipe Gaston Mercier se surpasse pour apporter le meilleur et à cheval, ça donne envie d’en faire autant.

Comment réagit Kamaee ?

C’est difficile à dire car la selle est accompagnée de toute la bagagerie et avec fontes, sacoches, Charvin, on en oublierait presque qu’il y a une selle dessous ! De plus elle n’a pas l’habitude d’être aussi suréquipée. Au début je montais 90 % du temps à cru. Mais si je devais faire preuve d’esprit critique je dirais qu’il n’y a aucune gêne visible exception faite de la chaleur que génère tout cet équipement mais avec les températures que l’on a en ce moment, c’est difficile de faire mieux.

Que ressentez-vous avant le départ de votre aventure ?

J’ai l’impression de revivre une course de 1000 mètres en athlétisme : il y a l’annonce, tu sais que tu vas courir, tu essaies de prévoir où gérer tes efforts, dans quel virage accélérer… Ensuite on te place sur la ligne, on regarde qui tu es, on t’enregistre, le temps est long, l’attente aussi, les sensations presque désagréables jusqu’au coup de départ. Et là, c’est fini, tu ne cogites plus, t’es dans l’action. J’ai hâte d’être dans l’action. Mais à la différence de tout autre sport, dans l’équitation de pleine nature, s’arrêter boire une limonade ou faire un somme sous un arbre, même rester 1 journée complète à un endroit qui t’enchante ça fait aussi partie du jeu est c’est ce qui rend cette activité géniale.

Et Kamaee ?

Kamaee a eu ces derniers temps quelques petits problèmes de santé nécessitant des prises d’antibiotiques. Je ne vous cache pas que je me suis fait du souci pour elle ainsi que pour la rando. Mais l’avis du vétérinaire reste favorable pour ce trek. Je vais devoir redoubler de vigilance sur son état de santé mais les mises en situation comprenant étapes plus bivouac lui ont très bien réussies. On sent qu’elle découvre vraiment de nouveaux horizons et ça à l’air de l’enthousiasmer. Elle devra apprendre à gérer ses efforts, et principalement à dormir en milieu de journée, manger le soir et surtout accepter de ne pas retourner dans son petit confort autour de la ferme, chose importante pour elle.

Ou dormirez-vous votre premier soir ?

Une petite étape de rodage pour commencer nous amènera très certainement au sommet du Revard. La vue sur le lac du Bourget et Aix-les-Bains est splendide et ce sera l’occasion de prendre le temps de dire au revoir à cette belle région et à toutes les personnes qui me soutiennent dans ce projet.

Merci Cyril et bon voyage avec Kamaee